Les projets intégrateurs (suite)

L'évaluation

Chaque projet doit être évalué, aussi bien en cours de route qu’après sa réalisation. Ici, une distinction essentielle s’impose entre l’évaluation du produit final , celle de la démarche de réalisation et celle des apprentissages .

Le produit final (une exposition, par exemple) doit être évalué dans son ensemble et à l’aide de critères liés à la nature même du produit. Une exposition, pour poursuivre l’exemple) s’évaluera quant à sa cohérence d’ensemble, son esthétique visuelle, son organisation, son animation. Un site Web scolaire sera évalué en fonction de sa facilité de navigation, de sa clarté, de la pertinence de son contenu.

Ce type d’évaluation ne porte pas sur le travail et sur les compétences de l’élève, mais sur l’objet. Elle vise à apprendre aux élèves à jeter un regard critique et objectif sur leur produit, à identifier ses forces et ses faiblesses et, dans le cas d’un projet récurrent, à améliorer les réalisations futures. Il appartient à l’enseignant de définir les critères sur lesquels baser cette évaluation (nous lui faisons des suggestions pour chacun des projets) et au groupe entier d’appliquer ces critères au produit concerné. Dans les cas de projets destinés à un public extérieur, l’évaluation faite par le groupe pourra utilement être complétée par celle de tiers (jury, grand public, expert invité, etc.).

L’évaluation de la démarche concerne le fonctionnement du groupe pendant la réalisation du projet. Elle porte sur la façon dont le travail a été accompli, sur les choix qui ont été faits, sur la répartition et l’organisation des tâches, sur la résolution des problèmes et des conflits, etc. C’est une évaluation de processus, et non de résultats. Elle vise à objectiver les apprentissages sociaux importants qui s’effectuent quand on réalise un projet collectif et à favoriser un meilleur fonctionnement collectif futur. Comme les compétences sociales concernées sont sensiblement les mêmes pour tout type de projet, cette évaluation apportera des bénéfices futurs pour toute tâche collective future, qu’il s’agisse de la répétition du même projet (le second numéro d’un journal, par exemple) ou d’un autre projet. Cette évaluation doit se faire en groupe complet… et l’enseignant doit s’inclure dans le groupe!

L’évaluation des apprentissages est d’un tout autre ordre. Elle concerne les compétences (tant transversales que disciplinaires) et les éléments de compétence ciblés par l’enseignant dans la planification pédagogique de son projet. Elle s’effectue, comme pour tout apprentissage scolaire, à l’aide d’outils d’évaluation (grilles d’observation et d’appréciation, instruments de mesure, etc.) et s’exprime dans des outils de consignation et de transmission (journal de bord, portfolio, bulletin scolaire, etc.). L’enseignant se référera, pour ce faire, aux balises pédagogiques habituelles qui encadrent ses pratiques d’évaluation et qui déterminent, notamment, son rôle et le rôle de l’élève dans le processus d’évaluation des apprentissages. Nous répétons ici la nécessité d’assurer une évaluation individuelle des apprentissages pour chaque élève: le projet intégrateur, rappelons-le, n’est que le contexte collectif dans lequel se réalisent des apprentissages fondamentalement individuels . La compétence du groupe ou de l’équipe n’a pas à être évaluée en termes d’apprentissages; elle ne dit d’ailleurs rien sur les compétences individuelles des élèves qui le composent.

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