Les paraboles de la réforme: la métacognition

Une conductrice et un conducteur sont placés, séparément, devant la même tâche: arriver à l'heure à un rendez-vous dans une ville inconnue, à la topographie tordue et en disposant seulement de vagues indications routières.

L,un comme l'autre, c'est inévitable, continuent tout droit alors qu'il aurait fallu tourner, ou prennent à droite alors que c'est à gauche qu'il aurait fallu virer. Pourtant, la conductrice arrive à l'heure, alors que le conducteur se perd irrémédiablement.

On peut inférer que, devant ce problème, la conductrice a été plus compétente que le conducteur.

D'où lui vient cette compétence plus grande?

Tout simplement de sa capacité à évaluer elle-même sa propre navigation et à prendre conscience qu'elle s'est peut-être trompée. Elle s'arrête dans un dépanneur pour se faire remettre sur la bonne route, tandis que le conducteur s'obstine à essayer de respecter les indications (qu'il a probablement mal notées!).

Dans cet exemple, c'est la capacité métacognitive de la conductrice qui a fait toute la différence.

Il en va de même en apprentissage. Il n'est pas suffisant que l'élève fasse: il faut aussi qu'il réfléchisse à ce qu'il fait. La conscience de la portée et des limites de sa propre compétence fait partie intégrante de la compétence; c'est même une condition essentielle du développement de cette compétence.

Ne pas savoir, mais savoir qu'on ne sait pas, c'est savoir davantage que savoir sans savoir que l'on sait...

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