Les paraboles de la réforme: les échelles descriptives

Quand un chimiste behavioriste désire évaluer la "compétence" d'une piscine, il ne jure que par des instruments de mesure hautement sophistiques: spectrographe de masse, chromatographe en phase gazeuse et tutti quanti, qui lui permettront d'établir précisément la quantité d'ions réactifs par centilitre et une foule d'autres mesures détaillées.

Quand un banlieusard socio-constructiviste désire évaluer l'eau de sa piscine, il définit simplement deux "compétences":

Pour la compétence "claire", il regarde, tout simplement, s'il voit le fond. Il est ensuite en mesure de porter un jugement.

Pour la compétence "saine", c'est un peu plus compliqué:

Il se munit d'une languette achetée chez Canadian Tire, la trempe dans divers contextes de la piscine (près de l'écumoire, en surface, en profondeur, etc.) en situation authentique (dans sa cour arrière) et examine la couleur des indicateurs de la languette, qu'il compare ensuite à l'échelle descriptive des niveaux de compétence de l'eau imprimée sur la boîte de languettes.

La couleur n'est jamais identique. Mais il peut parfaitement voir vers quel cran de l'échelle tire la couleur obtenue. Cela lui permet de porter un jugement et de savoir facilement s'il faut réduire le chlore ou ajouter de la "p'tite vache".

Parions que le banlieusard obtiendra une eau aussi acceptable que le chimiste; mais il aura beaucoup plus de temps pour se baigner...

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