La Foire aux questions... du projet éducatif.

Voici quelques questions qui nous sont souvent posées lorsque nous aidons des écoles à élaborer leur projet éducatif. Les réponses proviennent de notre expérience auprès de plus d'une trentaine d'établissements.

FAQ DISCAS # 1
Comme document, quelle taille a un projet éducatif rédigé?

Si l'on souhaite que le document du projet éducatif puisse guider concrètement l'action des éducateurs de l'école pendant des années et si l'on désire que les choix qu'il contient reposent sur des justifications, cela ne se fait pas en quelques lignes ou en une ou deux pages.

Un projet éducatif typique repose sur une dizaine d'orientations générales, et il faut compter environ une page par orientation pour la définir, justifier son choix, identifier les valeurs qui le sous-tendent, la mettre en relation avec le vécu de l'école, identifier des objectifs pour cette orientation (qui donneront lieu à des moyens d'action dans le plan de réussite) et énumérer des indicateurs qui permettront de l'évaluer. Ajoutons quelques pages pour présenter les caractéristiques de l'école et les besoins de la clientèle et on voit qu'il impossible de rédiger un projet éducatif digne de ce nom en moins d'une quinzaine de pages

Plus court, il s'agit d'un abrégé (et cela suppose que le document complet existe par ailleurs) ou d'un simple énoncé de principes. À plus de 25 pages, il inclut sans doute des éléments opérationnels qui devraient plutôt loger dans le plan de réussite.

FAQ DISCAS # 2
À qui est destiné un projet éducatif?

Dans sa version détaillée, en tout premier lieu à ceux qui devront le mettre en oeuvre et le réaliser, c'est-à-dire les éducateurs de l'école. Voilà pourquoi il doit être suffisamment étoffé et explicite pour assurer la continuité et la cohérence des actions éducatives.

Il est conseillé, par ailleurs, de rédiger une version abrégée (deux ou trois pages) qui contiendra seulement les grandes orientations et des pistes de développement générales. Cette version sera destinée aux parents et au grand public (qui ont à connaître les choix fondamentaux, mais pas les raisons de ces choix et encore moins les détails de leur mise en oeuvre).

Selon notre expérience, il est illusoire de vouloir rejoindre les deux clientèles avec le même document. Ce serait reproduire l'erreur faite en évaluation des apprentissages avec le bulletin descriptif (outil essentiel pour les pédagogues, mais illisible par les parents).

On peut même, à l'intention des élèves - particulièrement au primaire - résumer le projet éducatif en quelques phrases-clés que l'on inclut dans l'agenda scolaire.

FAQ DISCAS # 3
Quelle est la place des élèves dans l'élaboration d'un projet éducatif?

Au primaire, on se borne à recueillir et à synthétiser leurs perceptions sur ce qui leur convient et ne leur convient pas à l'école. Cela se fait généralement de façon orale, par une visite en classe et une discussion.

Au secondaire, les élèves doivent non seulement traduire leur perception du vécu de l'école mais aussi participer aux choix des principes directeurs. La cueillette des données doit être formelle (généralement par le biais d'un questionnaire), mais la présence d'adultes est essentielle pour expliquer aux élèves le sens de la démarche et leur présenter clairement les choix à effectuer. Les structures du conseil étudiant, lorsqu'elles existent et sont crédibles, sont à mettre à contribution de façon particulière.

FAQ DISCAS # 4
Combien de temps faut-il compter pour élaborer entièrement un projet éducatif?

Si l'on démarre les opérations à l'automne, il est réaliste de compléter l'élaboration du contenupour la fin de l'année scolaire et de disposer également d'un plan d'action pour la première année. La seconde année peut être consacrée à la rédaction proprement dite et à la diffusion du projet éducatif, à la finalisation d'un plan d'action triennal et à l'élaboration d'indicateurs permettant d'évaluer le degré d'application de chacun des principes.

Les indications qui précèdent peuvent évidemment varier, compte tenu de l'ampleur de la consultation, des contraintes du calendrier scolaire et des choix locaux quant aux modalités de réalisation de la démarche.

Dans tous les cas, cependant, il importe de trouver le rythme adéquat pour éviter d'essouffler les participants, tout en conservant le momentum qui donne, régulièrement, l'impression que les choses avancent. Un projet éducatif qui n'a pas, pour l'essentiel, été défini à l'intérieur d'un an risque de susciter la désaffection.

FAQ DISCAS # 5
Qui est le maître d'oeuvre du projet éducatif?

Par maître d'oeuvre, on entend non pas l'instance qui a le pouvoir de décider (il s'agit évidemment du conseil d'établissement) mais celle qui prépare, organise et coordonne les opérations et qui assure les liens entre les différentes étapes d'élaboration. Clairement, il s'agit du directeur d'école.

Celui-ci aura avantage, habituellement, à se faire assister d'un comité ad hoc de 4 ou 5 personnes formé d'éducateurs de l'école, auxquels pourrait se joindre un parent. Ces personnes devraient être choisies pour leur connaissance de l'école, leur souci éducatif et leur capacité de synthèse. Ce comité peut utilement préparer et synthétiser les consultations, animer des ateliers et faire circuler l'information.

Il est souhaitable que ce comité ne soit pas le conseil d'établissement. Le rôle de ce dernier est de valider ou de réviser les propositions qui lui sont présentées, de trancher dans certains cas, bref (comme le dit la loi) d' adopter le projet éducatif, et non pas de l' élaborer . Un travail d'élaboration est difficile quand il y a une vingtaine de personnes autour de la table.

FAQ DISCAS # 6
Faut-il consulter tous les parents en élaborant le projet éducatif?

Non. Il faut se donner les moyens d'avoir une image représentative de l'opinion des parents.

Les instances de représentation des parents (parents du C.É., O.P.P., comité de parents), peuvent, s'ils sont représentatifs de la population, parler au nom des parents. Dans d'autres cas, et selon la taille de l'école, on procèdera par voie de questionnaire auprès d'un échantillon de parents ou faire une invitation ouverte à l'ensemble des parents à participer à des rencontres de consultation (même si la réponse quantitative est habituellement faible, hélas!)

En outre, l'opinion des parents est importante dans les phases d'analyse de situation et de choix des orientations. Lorsqu'on arrive à la phase d'opérationalisation (recherche de moyens d'action), il vaut mieux laisser ce travail aux éducateurs qui vivent quotidiennement dans l'école.

FAQ DISCAS # 7
Le projet éducatif doit-il décrire tout ce qui se fait dans l'école?

Surtout pas! Il doit énoncer, à partir d'une conception de l'éducation, ce que l'école entend prioriser comme valeurs et comme axes de développement dans le domaine éducatif . Cela a deux conséquences importantes:

  • il y a des choses dans l'école qui ne relèvent pas du projet éducatif: la plupart des opérations courantes et notamment celles de type administratif;
  • on se borne à identifier les pratiques originales , distinctives, sur lesquelles on met une emphase particulière.

Prenons un exemple. Ce n'est pas parce qu'une école n'aurait pas inscrit la santé comme l'une des valeurs de son projet éducatif que l'élève ne recevra pas, comme dans toute école, des informations sur la santé, les services d'une infirmière ou des activités visant l'hygiène et la prévention. Simplement, cela signifie qu'on se préoccupera de santé comme dans toute école , ni plus ni moins. Mais si on inscrit cette valeur dans son projet éducatif, alors, il faut identifier des actions particulières que l'on met en place pour insister sur cette préoccupation. On ne dira pas qu'on dispose de toilettes, par exemple: toutes les écoles doivent en avoir! Mais si l'on assure à tous les élèves une formation en secourisme, par exemple, ou si l'on fait régulièrement des activités pour promouvoir une saine alimentation, alors il faudra le mentionner.

FAQ DISCAS # 8
Qu'est-ce qui appartient au projet éducatif proprement dit et qu'est-ce qui appartient au plan d'action?

Le projet éducatif contient ce qui demeure stable pendant plusieurs années: les valeurs, les orientations, les éléments de la tradition que l'on entend conserver, les directions dans lesquelles on entend mettre des énergies. On ne révise pas un projet éducatif tous les ans!

Le plan de réussite, par contre, décrit ce qui doit être réalisé chaque année, en précisant des échéances, des responsabilités, des opérations à mener, des ressources à affecter. Et, chaque année, il faut le remettre à jour, en tenant compte de ce qui a fonctionné et de ce qui a raté, de ce qui a été réalisé et de ce qui reste à faire.

On peut comparer le projet éducatif au plan de l'architecte , qui décrit l'état de la maison à réaliser et qui, une fois élaboré, ne change plus, et le plan e réussite au plan de l'entrepreneur , qui se réajuste constamment au fil du déroulement des travaux.

FAQ DISCAS # 9
Le projet éducatif doit-il décrire l'école telle qu'elle est ou telle qu'on souhaite qu'elle soit?

Telle qu'on souhaite qu'elle soit. Le projet éducatif est un document d'orientation tourné vers l'avenir. Mais il ne faut pas perdre de vue que, souvent, l'école que l'on souhaite ressemble pour une bonne part à l'école telle qu'elle est déjà.

FAQ DISCAS # 10
Quand faut-il réviser un projet éducatif?

Chaque fois que la mission de l'établissement, les caractéristiques de la clientèle ou les besoins de la collectivité changent de façon significative... ce qui n'est pas très fréquent, habituellement. Et aussi de façon périodique pour tenir compte des changements sociaux et des mouvements de personnel au fil des années. Une révision en profondeur tous les 5 ou 7 ans (c'est-à-dire quand les élèves qui sont entrés à l'école au début de leur scolarité ont terminé cette dernière) est un rythme réaliste.

FAQ DISCAS # 11
Quel peut être le rôle d'un consultant externe tel que DISCAS?

Certainement pas de faire les choix à la place de l'école ou d'essayer de faire passer ses projets ou ses valeurs!

Le rôle du consultant, tel que nous le pratiquons, consiste, selon les moments et l'ampleur du mandat, à:

  • instrumenter : proposer une démarche et des outils, clarifier des concepts, fournir des définitions...
  • synthétiser : résumer une discussion ou une consultation, dégager des tendances lourdes...
  • analyser : s'assurer de la cohérence des choix, vérifier que rien d'important n'a été oublié, identifier des contradictions ou des ambiguïtés...
  • animer : présenter les conclusions d'une étape de la démarche, faire travailler des groupes en ateliers, poser des questions...
  • rédiger le document final et ses versions abrégées.

Il peut être utile de prendre connaissance de notre offre de services aux écoles sur leprojet éducatif.

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